mardi 20 décembre 2011

LES STEIN

Quand Pablo et Gertrude discutaient...


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Imaginez, une soirée ou une fin d'après-midi, rue de Fleurus chez les Stein... à l'aube du 20ème siècle, avant l'orage et la barbarie mondiale. Ce cercle d’intellectuels, d'artistes, pauvres ou riches, catalans, italiens, américains, néerlandais et tant d'autres. Passionnés de leur art, de leur jeunesse, de leur intelligence et prêts à changer le monde !
Le goût de la provocation pour faire râler le bourgeois est bien présent, et le bourgeois souvent bon client, mais combien de révolutions artistiques se mettent en route, dans cette première décennie du siècle : révolution de la forme, de la couleur, tout éclate dans la vision démultipliée des cubistes puis des futuristes, la couleur vibre en harmonie ou disharmonies stridentes chez les fauves ou les expressionnistes. Le cri silencieux de Munch a retenti si fort depuis la fin du siècle dernier que son écho se fait encore entendre dans le fracas des révolutions esthétiques et des défilés militaires.

Curieuse famille, qui a joué un rôle si déterminant pour ces artistes dont la réputation reposait alors plus sur le scandale que sur la curiosité pour leur travail.
Chacun semble avoir eu une relation très forte avec un artiste en particulier : Leo avec Cézanne, Gertrude avec Picasso, Sarah et Michaël avec Matisse mais en aucun cas cette préférence ne les a freinés dans leur découverte et leur passion pour cette avant-garde si fertile.
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La fortune familiale, amorcée par leur père, a été consolidée par Michaël, l'aîné, directeur des trams de San Francisco. En 1903, Gertrude et Léo s'installent à Paris bientôt rejoints par Michaël et son épouse, Sarah.
Dès avant la guerre, la brillante fratrie se fissure ; la guerre les séparera mais chacun poursuivra l’œuvre entreprise, avec une intelligence artistique remarquable dont l'exposition du Grand Palais nous retrace l'histoire hors du commun.
L'argent, l'intelligence, la passion esthétique des Stein, mis au service d'une collection cohérente, à la fois raisonnée et instinctive, a permis à de jeunes artistes de trouver leur place aux cimaises de certains salons puis d'accéder à une notoriété exceptionnelle, leur talent pleinement reconnu.
Cette aventure serait-elle encore possible ? L'argent est là, les mécènes aussi et quoiqu'en disent certains esprits chagrins, le talent aussi, mais une telle alchimie est-elle encore à notre portée ?
La RMN nous permet d'y croire encore, le temps de la visite.

Le film de Woody Allen - Minuit à Paris - recrée cette ambiance, bonne distraction pour les vacances.

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