OSCAR...

Eh oui, pauvre Oscar !

Le grand écrivain Oscar Wilde est inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris. Comme certaines sépultures de personnages "remarquables", celle d'Oscar Wilde est une des plus fréquentées du cimetière. Et la ferveur de ses admirateurs et admiratrices les conduit à de curieuses pratiques : les figures sculptées de son tombeau sont embrassées par des milliers de bouches, laissant de nombreuses traces de rouge à lèvres qu'il faut régulièrement nettoyer. Et voilà l'effet secondaire, les produits détergents ont agressé la pierre et les sculptures de plus en plus dégradées !

Son petit-fils est intervenu, l'Irlande a donné une subvention et la tombe rénovée sera inaugurée à midi aujourd'hui, et entourée de parois de verre pour protéger le tombeau du cher Oscar des ardeurs de ses admirateurs et admiratrices !!! ...et ce mystérieux sphinx retrouvera sa sérénité.

EXPRESSIONNISME

Pinacothèque : www.pinacotheque.com

Certes, les tarifs pratiqués par la Pinacothèque de Paris sont assez prohibitifs, même quand il s'agit de tarifs réduits dont le champ d'application est lui aussi très réduit ! Je suis déjà sortie de cet endroit en me disant qu'un voisinage trop sélect, à la clientèle plutôt cossue devait en être la cause...

Mais cette exposition, au titre pas très évocateur et à l'affiche un peu banale mérite la visite...

• Expressionismus & Expresionnismi

Je vous laisse la joie de découvrir l'explication un peu alambiquée, mais qui permet à Marc Restillini de se situer d'emblée dans la cour des grands ...

La démarche thématique et comparative entre les deux groupes formés à Berlin et à Munich par "der Blaue Reiter" et "die Brücke" est très bien menée et apporte à la compréhension de cette peinture parfois agressive dans ses couleurs mais aussi dans ses sujets. Le dialogue d'August Macke au style élégant et déjà proche d'une forme d'abstraction aux couleurs harmonieuses avec l'expression stridente et aiguë d'un Kirchner est fécond ; la peinture presque primitive de Karl-Schmitt Rottluf s'accorde avec les tourments de Nolde.

• Et Kandinsky ?

Les œuvres sont groupées par thème et chaque thème a sa couleur, pure, vibrante : jaune, bleu roi, vert profond... La neutralité n'est guère de mise et que dire du petit fauve en bronze qui trône au centre d'une salle jaune canari entouré de peintures animalières "fauvistes" ?

L'occasion aussi de découvrir une femme peintre : Marianne von Verefkin.

La Pinacothèque offre aussi une belle expo sur "Giacometti et les Étrusques", mais n'hésitez pas à vous déplacer juste pour celle-là, elle en vaut la peine.

ERRARRE HUMANUM EST !

Quand le professeur parle trop vite...

• Mea culpa

Je vous ai parlé de Gilles Clément tout à l'heure, nommé au Collège de France, et je lui ai attribué un peu hâtivement l'invention de mur végétalisé...

Rendons donc à César... et à Patrick Blanc ces magnifiques murs verts comme celui du quai Branly et à Gilles Clément le jardin du musée du Quai Branly !!

• Calendrier des leçons de décembre 2011 à avril 2012

-01/12/2011 – 18h00 : Leçon inaugurale au Collège de France.
-08/12/2011 – 14h30 : Le Jardin en mouvement.

La conception in situ. Faire le plus possible avec le moins possible, contre les énergies en place.
-15/12/2011 - 14h30 : Le Jardin planétaire.

L’avènement écologique et le partage du bien commun.
-05/01/2012 - 14h30 : Le Tiers paysage.

Les espaces en déprise, accueil à une diversité chassée de partout ailleurs.
-12/01/2012 – 14h30 : Le partage de la signature.

La part de l’art.
-19/01/2012 – 14h30 : La forme et l’information.

Composition formelle et composition biologique.

-26/01/2012 – 14h30 : Nature à lire.

La classification, mise en ordre logique ; la communication, choix culturel.
-02/02/2012 – 14h30 : Économie et paysage.

Du génie naturel à la ville recyclable : le paysage comme reflet d’un modèle économique.
-09/02/2012 – 17h00 : Cosmologie et paysage.

Incidence de l’imaginaire sur la mise en forme, la gestion et la poétique du jardin planétaire.

Voilà, dormez en paix !
Pour la semaine prochaine, je penche toujours pour Camille Claudel, mais le film dure 175mn soit près de 3 heures, donc il faut terminer sur la séance du 8 décembre.
Faites un petit référendum entre vous et tenez-moi au courant.

BILLET D'HUMEUR

• Beaucoup de bruit....

Ces dernières semaines, de l'attentat contre les locaux de Charlie Hebdo aux manifestations virulentes contre certains spectacles de théâtre ou œuvres d'art, la liberté d'expression est au cœur de bien de débats, où elle est confrontée au respect des religions.

La religion endosse le costume du censeur, la presse (certains journaux) s'empare de ces faits divers et les commentaires en tous genres se multiplient. Et on entend, derrière certaines opinions prudemment exprimées en général, une petite musique assez déplaisante qui répète à l'envi qu'il y a des sujets sur lesquels il ne faut pas plaisanter et qu'après tout, ceux qui ont pris ce risque ne doivent pas s'étonner de l'effet produit... La sécurité et notre tranquillité d'esprit seraient donc au prix de quelques petites restrictions de notre liberté d'expression.

• Alors imaginons...

Une galerie ou un musée qui se pencherait sur l'art chrétien occidental au travers de certaines œuvres mondialement connues et admirées, mais dérangeantes voire choquantes par certains aspects : Le Jardin des Délices (1505) de Jérôme Bosch par exemple...

...ou bien un "transi" de la fin du Moyen-Âge pour accompagner une Danse Macabre comme le 15^ème siècle en a tant produites ; les œuvres du Caravage qui n'hésite pas à plusieurs reprises à montrer les pieds sales des pauvres gens au premier plan de ses œuvres. Les grands artistes du 20^ème siècle se sont aussi penchés sur la religion, croyants et non-croyants, mais les Christ de Dali sont-ils blasphématoires, le regard terrible de Francis Bacon sur la Crucifixion a-t-il droit de cité dans notre galerie ?

Et la violence dramatique du retable d'Issenheim de Matthias Grünewald montre un Christ torturé dans une mise en scène terriblement efficace, dont Nolde s'est souvenu quand il a réalisé son triptyque.

L'exposition pourrait aussi offrir un instant de poésie avec François Villon : « Frères humains, qui après nous vivez... », les évocations de la Ballade des Pendus seraient-elles du goût de ces critiques d'art auto-proclamés, gardiens d'un Temple qu'ils tiennent fermé à ceux qui ne pensent pas comme eux ?

Alors, liberté d'expression, liberté de création au risque de se sentir agressé ou heurté ? ou bien, canalisation de l'énergie créatrice pour ne pas être dérangé dans notre quotidien quelque peu nombriliste et routinier ?

La religion est le lien entre les hommes et un "Autre" dont les principes et les règles doivent nous aider à devenir meilleurs. Mais on a le droit aussi de considérer que les religions sont inutiles, voire nocives et de le dire. La liberté de chacun doit passer par le dialogue, qui n'est pas la simple addition de deux monologues mais bien le lieu d'un échange pour tenter de mieux se comprendre. La Bible nous dit que l'homme a reçu de Dieu la liberté, au risque de se perdre mais aussi d'être capable du meilleur ; certains auraient donc un libre-arbitre plus affûté et cela les autoriserait à tenter de faire taire celui des autres ? Si nous avons reçu ce magnifique cadeau qu'est la liberté, n'est-ce pas la preuve d'une confiance totale ?

Et notre capacité d'indignation trouverait sans peine d'autres sujets sur lesquels se reporter, le monde en est rempli !

Modillons roman (11^ème siècle)

HARMONIES CHROMATIQUES

Paul Klee à la Cité de la Musique

La Cité de la Musique nous offre une magnifique exposition sur ce grand artiste, membre éminent du Bauhaus, graphiste, coloriste, passionné de musique...

Le parcours est construit en résonance entre l’œuvre et les recherches de Klee et ses passions musicales de Bach et Mozart à Alban Berg et Schönberg. Le choix des œuvres est très équilibré et permet de mesurer l'intense activité créatrice de Klee ; une heure de déambulation tranquille par un beau dimanche matin, voilà de quoi bien démarrer la semaine.

www.citedelamusique.fr

MÉTIERS

Réforme du concours des conservateurs

Source : Connaissance des Arts
Signature : Lucie Agache - 23 septembre 2011

À compter de 2012, le concours de recrutement des conservateurs du patrimoine va changer. Cette réforme, initiée en 2009, vise à rendre ce concours réputé difficile plus lisible pour les candidats et plus professionnalisant.

Les modifications renforcent le caractère scientifique des trois épreuves d'admissibilité pour le concours externe. Le programme de l'épreuve de dissertation ne sera plus limitatif : parmi les six sujets proposés dans les sections "histoire européenne", "histoire de l'art européen", "archéologie préhistorique et historique européenne", "ethnologie", "histoire des institutions et de l'administration françaises" et "sciences de la nature et de la matière", il n'y aura pas de thématique annoncée avant le concours que les candidats pourraient préparer.

Dans la seconde épreuve écrite, celle du commentaire, les 21 options proposées précédemment ont été ramenées à 19 et les candidats travailleront sur des documents non légendés. À l'oral, la réforme porte sur une professionnalisation accrue du concours. L'entretien avec le jury sur les motivations professionnelles et « les aptitudes du candidat au service public » devient ainsi une épreuve autonome et vient s'ajouter à l'épreuve de « spécialité professionnelle ».

Chaque année, sur 1 000 candidats, l'Institut national du patrimoine en sélectionne entre quarante et cinquante. Les heureux élus intègrent une formation d'une durée de dix huit mois, à l'issue de laquelle ils reçoivent le diplôme de conservateur du patrimoine.

Informations : www.inp.fr

VOYAGE PREMIÈRES L/ES

Musée des Beaux-Arts du Havre

Ce musée est la première maison de la Culture créée en France à l'initiative d'André Malraux, qui fut un très grand ministre de la Culture pendant le mandat du général de Gaulle.

Le Havre, rasée à 90% en 1944, pendant la bataille de Normandie, s'est reconstruite assez rapidement sous la férule énergique d'Auguste Perret et connaît actuellement un essor rapide fondé sur de très gros investissements destinés à en faire un port majeur de voyageurs et de fret, et la tête de pont d'un axe de pénétration vers l'Est qui remontera la Vallée de la Seine jusqu'à Paris, pour lui rendre un statut de port fluvial.

Le musée Malraux, que nous avons visité, est un très bel espace, lumineux, ouvert sur la mer et l'entrée du port de plaisance et des lignes de ferries, ce qui l'inclut dans la dimension maritime du port.
S'y trouve la deuxième collection de peintres impressionnistes de France après celle d'Orsay, et cela vaut le déplacement !
Monet, Sisley, Renoir, mais aussi Derain, Vallotton, Van Dongen, Dufy...

Mérite le détour !

Site de la ville du Havre : www.lehavretourisme.com